AMBERSON-BAGGET BAND: You Are Here (2014)

Musicians:

Tim Amberson: Lead Vocals, Guitar

Michael Baggett: Lead Guitar, Vocals

Luke Baggett, Bass Guitar, Guitars

Chris Baggett, Drums, Vocals, Slide Guitar

Titles:

1 Little Missy

2 Snake Bite

3 I’m A Man

4 Blind Man

5 Hard Luck

6 Rise of The Rebel

La première originalité en ce qui concerne ce combo, c’est que le guitariste Michael Baggett a emmené ses deux fils dans l’aventure, respectivement comme bassiste et comme batteur. Le gratteux Ted Amberson les rejoint et l’affaire est dans le sac. La deuxième chose qui surprend, outre le logo du groupe qui évoque par son lettrage celui du Marshall Tucker Band, c’est l’état d’origine du groupe. L’Alabama ! Comme dirait mon voisin : « Ouais, mon gars, l’Alabama ! Oh, pour sûr, y a bien une flopée de bons groupes dans « c’t’état », mais des qui ont cassé la baraque, j’en connais pas des masses ». En comparaison de ses voisins (Géorgie, Floride, Tennessee), il est vrai que la belle Alabama s’est montrée plutôt discrète sur la scène du rock sudiste. Alors, quand un groupe de qualité originaire de cet état sort un disque, on saute sur l’occasion sans rechigner, même si l’album en question ne comporte que six titres.

« Little Missy », un rock puissant, frappe fort d’entrée avec ses guitares à la Point Blank. Avec « Snake Bite » et ses grattes à la tierce, impossible de ne pas penser à Molly Hatchet (« Big Apple »). Mais tout cela est exécuté de manière très personnelle, proprement et sans bavures. « I’m A Man », un « Southern blues rock » au groove entraînant, impressionne par sa maturité et son solo expert.

« Blind Man » fait honneur à la grande tradition sudiste : début de morceau lent puis accélération avec échanges de solos d’un haut niveau et particulièrement bien sentis et final à la tierce. Les amateurs de six cordes seront aux anges.

On frôle le sublime avec « Hard Luck », sa montée d’accords rappelant le « Green Grass And High Tides » des Outlaws et son rythme qui s’accélère à la fin du refrain. D’ailleurs, les phrases de guitare me font penser au groupe de Tampa. C’est mon morceau préféré !

On termine en beauté avec « Rise of The Rebel », un « Southern rock » speedé au titre évocateur, qui cartonne du feu du diable. Les guitares vous refileront des frissons... si vous êtes encore vivant. Le clairon sonne la retraite. Ces démons de rebelles ont gagné la bataille. Pas la peine de les rechercher à travers tout le pays ; ils ont changé de nom. Maintenant, ils se font appeler The Dixie Kin Band. Mais ils sont toujours aussi dévastateurs.

Ces mecs nous avaient pourtant prévenu sur la pochette : « Vous êtes ici, c’est l’Alabama ». Pas de prisonnier ! Ces types défouraillent aussi efficacement que les francs-tireurs de Quantrill ou de Bloody Bill Anderson à la grande époque. Good job !

Des six-cordes, un disque de six morceaux, un six-coups… Pas de doute, vous êtes en Alabama ! Welcome !

Olivier Aubry